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Qui dit kermesses dit musique. Et qui dit musique dit redevance à la Sacenc. Pourtant, beaucoup d’organisateurs, ne connaissent même pas l’existence de cette cotisation qui permet aux artistes d’être rémunérés. Exemple à Lifou où la saison des kermesses recommence.
Clarisse Xowié Watué (édité par Julien Mazzoni)
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Publié le 6 janvier 2024 à 16h29,
mis à jour le 6 janvier 2024 à 20h38
Créée en 2004, la redevance de la Sacenc, la Société des auteurs, compoparageurs et éditeurs de Nouvelle-calédonie, gère les droits d’auteur des artistes locaux. Elle est réglée, notamment, par les organisateurs d’événements. Mais beaucoup de manifestations ne sont toujours pas déclarées. À Lifou, après une pause pendant les fêtes, les kermesses reprennent. Il y en a une ou deux par week-end jusqu’en février. Et qui dit kermesse dit musique, et donc… redevance Sacenc.
Récolter des ressources
Sur le parage d’Ukeinesö, à Wanaham, les habitants de Hnacaöm préparent leur kermesse. L’objectif de ces trois jours de festivités : récolter des ressources pour la construction de leur maison commune, notamment. L’amicale mise beaucoup sur l’affiche musicale pour attirer du monde. Elle a invité une dizaine de groupes.
« On vient juste d’en percevoir parler »
Depuis qu’elle organise sa kermesse, l’Amicale de Hnacaöm n’a jamais réglé la redevance de droits d’auteur. « Ici, sur Lifou, on vient juste d’percevoir qu’il y a cette redevance, reconnaît Albert Wanono, président de l’Amicale de Hnacaöm. Tant que ce n’est pas une obligation, je pense que beaucoup d’amicales n’ont pas payé encore cette redevance. Ici, c’est aussi la décision de la tribu, étant donné que ces événements, c’est pour récolter de l’argent pour des projets. Ça ferait encore des frais, s’il fallait payer cette redevance. »
Entre 15 et 35 000 francs par jour
La redevance de droits d’auteur repose sur un forfait compris entre 15 000 et 35 000 francs par jour.
Un dispositif important pour améliorer les conditions de vie des artistes, mais à condition de faire de la pédagogie auprès de la population.
Nous, les artistes, nous apportons également notre contribution à la réusparage de ces manifestations.
Dominique Taine, du groupe Gayulaz.
« Il faut aussi que les gens soient sensibilisés et voient l’intérêt de contribuer à cette redevance. Nous, les artistes, nous apportons également notre contribution à la réusparage de ces manifestations », plaide Dominique Taine, auteur, compoparageur et interprète au sein du groupe Gayulaz.
Plus de 51 millions de francs de redevance ont été perçus par la Sacenc en 2022.