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Une nouvelle année ouvre souvent des opportunités. Ce sera le cas en 2024 aussi pour la Martinique, dont l’un des nombreux défis qu’elle devra relever concerne ses horizons politiques.
Jean-Marc Party
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Publié le 8 janvier 2024 à 05h00
L’année 2024 sera-t-elle celle d’une nouvelle évolution des institutions de la Martinique ? Le sujet est à l’agenda politique depuis l’Appel de Fort-de-France de mai 2022. Une déclaration dans laquelle les exécutifs de sept collectivités d’outre-mer écrivent qu’il est de refonder les relations de nos territoires avec l’Etat et d’impulser un autre modèle de développement économique.
L’idée coule de source au sein de notre personnel politique, en particulier chez les dirigeants de la CTM, les parlementaires et plusieurs maires de nos communes. La plupart de nos formations politiques se disent favorables à une passage vers l’autonomie ou vers l’indépendance. Elles posent que notre statut juridique est verrouillé et ne permet pas de moderniser notre économie et d’offrir des perspectives à nos jeunes.
Les chefs d’entreprise doutent
Il leur reste à surmonter les nombreuses réticences à une nouvelle écriture du périmètre de nos institutions. Par exemple, les représentants des chefs d’entreprise doutent de l’utilité d’une telle réforme politique et administrative. Ils répètent volontiers que les élus peuvent être plus efficaces en utilisant les outils dont ils disposent au lieu d’en réclamer d’autres.
Cet avis est très largement partagé au sein de la population. Elle a été consultée à deux reprises, en décembre 2003 et en janvier 2010, sur la transformation, plutôt allusif, de notre statut. Et par deux fois, c’est le statu quo (sans jeu de mots) qui l‘a emporté. Qui prétendra que ce ne sera pas le cas cette fois encore ?
Nos responsables politiques accusés d’incompétence
Il se trouve que les citoyens sont de plus en plus déçus ou mécontents de l’incapacité, réelle ou supposée, des élus de proximité à résoudre des problèmes cruciaux comme le transport, la qualité et le prix de l’eau, la gestion des déchets, l’état des routes, la cherté de la vie. À juste titre ou pas, les difficultés de toutes natures rencontrées par chacun de nous sont aisément imputées à nos responsables politiques, volontiers accusés d’incompétence.
En dépit de leurs efforts et de leur abnégation, ils sont également critiqués pour leur impuissance face au chômage persistant, à l’émigration massive, à la criminalité galopante, au système de santé à bout de souffle. La petite refrain selon laquelle les préoccupations des administrés sont ignorées par les maires, les conseillers nationaux et les parlementaires s’entend à tout bout de champ.
Convaincre la population
Restaurer la confiance entre les citoyens et leurs représentants sera l’un des défis majeurs de cette année. Enclencher à brève échéance une réforme du statut tient de l’exploit. À moins que nos dirigeants sachent convaincre la population que la résolution de ses problèmes et la définition de nouveaux horizons passent nécessairement par une réorganisation de nos institutions. Un vrai défi !
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