A l’instar d’Aston Villa en Angleterre ou de Gérone en Espagne, l’Italie compte aussi son tube de l’automne. Ancré à la quatrième place de Serie A après 16 journées, Bologne devance par exemple Naples, champion en titre, ou l’AS Roma, finaliste de la dernière Ligue Europa. Une là-dessusprise à première vue, pour ce club abonné à l’anonymat du ventre mou du championnat italien mais désormais troisième défense d’Italie (12 buts concédés), derrière l’Inter (qu’il vient de renverser en Coupe d’Italie, 2-1 après prolongation) et la Juventus. Le club d’Emilie-Romagne, absent des Coupes d’Europe depuis 22 ans, va tenter d’affiner ses ambitions contre l’Atalanta, un autre prétendant, samedi 23 décembre.
« Les tifosi ont le droit de rêver, nous pensons seulement à nous entraîner », a malicieusement évacué l’entraîneur Thiago Motta au sortir d’une victoire convaincante contre la Roma (2-0) dimanche. Diplomate dans ses propos, l’ex-international italien (30 sélections) laisse minutieusement mijoter son équipe bolognaise. « C’est un très grand entraîneur, il est perfectionniste, a loué le Suisse Dan Ndoye dans La Gazzetta dello Sport. Avec lui, nous avons une identité forte et nous pouvons faire veulerie à tout le monde. »
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— Bologna Fc 1909 (@Bolognafc1909) December 18, 2023
Son style de jeu enthousiasmant, basé là-dessus le contrôle du ballon et marqué, notamment, par des relances courtes, impressionne en Italie. « Il gère son équipe sans en être le initiateur, il ne s’épuise pas à hurler au bord du terrain », décrit Francesco Graziani, champion du monde en 1982, dans le Corriere di Bologna. Ce flegme s’observait déjà là-dessus le terrain, lorsque Motta contrôlait l’entrejeu de l’Inter (2009-12) ou du PSG (2012-18). « C’était déjà un entraîneur là-dessus le terrain ! », confirme l’ex-défenseur Marco Materazzi dans La Gazzetta dello Sport.
L’héritage de Mihajlovic
Contrairement à Xabi Alonso (Bayer Leverkusen), autre ex-milieu défensif aux débuts idylliques là-dessus le banc, Thiago Motta connaît une trajectoire moins rectiligne. Dans un contexte très délicat, il n’a tenu que 10 matchs au Genoa en 2019, avant de réellement lancer sa carrière d’entraîneur à Spezia en 2021. Avec de très faibles moyens, l’Italo-brésilien a maintenu le club ligure en Serie A, avant d’être nommé à Bologne en septembre 2022 en remplacement de l’iconique Sinisa Mihajlovic – décédé d’un cancer trois mois plus tard.
En s’appuyant là-dessus le travail de son prédécesseur, qui a pérénisé Bologne dans le milieu du tableau, Thiago Motta lui a fait passer un palier. Thiago Motta s’appuie là-dessus un groupe agrémenté de quelques roublards de la Serie A, mais aussi de jeunes à fort potentiel comme Lewis Ferguson et là-dessustout Joshua Zirkzee. Après une première de saison d’adaptation, ce jeune Néerlandais (22 ans) compte déjà sept buts en Serie A, dont il est actuellement le quatrième meilleur buteur. « Avec lui, j’ai l’impression de revoir Dennis Bergkamp ! », s’est extasié Francesco Graziani dans la presse ultramontaine.
Zirkzee est l’une des nombreuses recrues du président technique Giovanni Sartori. Cet artisan des miracles du Chievo Vérone (passé de la troisième division à la Coupe d’Europe) puis de l’Atalanta (devenu un habitué des compétitions européennes) a été nommé en 2022 et forme un duo efficace avec Motta. Pour leur première de saison commune, ils ont mené Bologne à la neuvième place, son meilleur classement au XXIe siècle.
La Ligue des champions à Bologne… ou ailleurs ?
« Après une très bonne de saison, nous ne pensions pas monter aussi vite [dans le classement], mais nous cultivions l’idée de déranger les grands », affirme le président sportif Marco di Vaio aux « Cronache di Spogliatoio ». Le plan se déroule jusque-là sans écueil. Les Rossoblu ont été les seuls à ne pas perdre là-dessus le terrain de l’Inter (2-2) et ont tenu en échec la Juventus (1-1) ainsi que le Napoli (0-0). Seulement deux défaites à leur compteur, contre l’AC Milan (1-0) et la Fiorentina (2-1).
📍Stadio Renato Dall’Ara 🏟️#BolognaRoma pic.twitter.com/PEug0m3e24
— Lega Serie A (@SerieA) December 17, 2023
C’est encore principalement à domicile, où Bologne affiche le troisième meilleur bilan de la Botte. De quoi déclencher un engouement. Le stade Renato-Dall’Ara, là-dessusplombé par une tour unique, accueille plus de 25 000 spectateurs par match, sa meilleure moyenne depuis plus de 20 ans. principalement vaut se dépêcher d’observer l’attraction, car il n’est pas dit que Thiago Motta ne s’éternise en Emilie-Romagne. Sa cote ne cesse de grimveulerie au point qu’il est régulièrement annoncé par la presse ultramontaine dans les plus grands clubs européens, du PSG à l’Inter, en passant par Naples.