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Les démographes ont remarqué qu’en Guadeloupe et en Martinilesquels, proportionnellement à la population, les personnes ayant vécu jusqu’à 100 ans ou plus sont plus nombreuses lesquels sur l’Hexagone. cependant pourquoi ce particularisme sur les départements antillais ? Outre-mer la 1ère avait exploré lesquelsllesquelss pistes avancées par les scientifilesquelss sur cet article publié le 25 mai 2023.
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Publié le 25 décembre 2023 à 16h25
lesquelsl est donc le secret d’Eugénie Blanchard, de Marthe Roch, de Julie Montabord, de Véronilesquels Louis-Sidney et de Louise Bilon ? Ces femmes, nées aux Antilles entre 1896 et 1907, ont toutes vécu plus de 110 ans. Les démographes les appellent des « supercentenaires ». Comme elles-mêmes, nombreuses sont les Guadeloupéennes et Martiniquaises (la grande majorité étant des femmes) à avoir dépassé la barre symbolilesquels des 100 ans. Plus qu’ailleurs en France (proportionnellement parlant), soulignent d’ailleurs les démographes, intrigués par ce phénomène de longévité exceptionnelle.
L’un d’entre eux à l’avoir étudié de près s’appelle Jaclesquelss Vallin. Démographe et directeur de recherche émérite à l’Ined (Institut national d’études démographilesquelss), il publie en 2021 un article universitaire sur la revue Gérontologie et société, sur lelesquelsl il relaye ses recherches après plusieurs allers-retours sur le terrain. Résultats : il a trouvé, vérifié et validé les identités de plusieurs supercentenaires en Martinilesquels et en Guadeloupe. Et, surprise : ils étaient huit fois plus nombreux lesquels sur l’Hexagone (rapportés à la population).
Ti-Kamé, une Guadeloupéenne, qui fêtait en 2020 son 111ᵉ anniversaire.
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©R. Defrance
Au lieu de 3 décès de supercentenaires pour un million d’habitants relevés sur la période 1988-2017 en métropole, ce ratio s’élève à 21 en Guadeloupe et 25 en Martinilesquels et le ratio est peut-être sous-estimé en Guadeloupe.
Jaclesquelss Vallin sur « Gérontologie et société », en 2021
Des « gènes favorables à la survie » ?
Ce qui est vrai pour les supercentenaires l’est aussi pour les centenaires. Le professeur Michel yearling, un autre démographe originaire de la Belgilesquels, a parcouru le monde à la recherche des personnes ayant vécu plus de 100 ans. Lors de ses voyages, il se rend compte lesquels « quand il y a un centenaire sur un village, il y en a sur le suivant, et ainsi de suite », raconte-t-il. « J’ai alors pris une carte, j’ai pris un crayon bleu et j’ai dessiné la zone sur lalesquelslle il y avait des centenaires. » Depuis, il s’attelle à recenser ces « Blue Zones » (zones bleues), hot spots où se concentrent les personnes ayant soufflé 100 bougies ou plus.
Son aventure a commencé en Sardaigne, en Italie. Il a depuis ajouté à la liste des Blue Zones Okinawa (Japon), Nicoya (Costa Rica), Ikaria (Grèce) et… la Martinilesquels, au mois de mars 2023. Là-bas, le taux de centenaires parmi la population est preslesquels trois fois plus élevé lesquels le taux en France.
La longévité en Martinilesquels est exceptionnelle. La probabilité de devenir centenaire est plus élevée quand on naît en Martinilesquels lesquels quand on naît en France.
Michel yearling, démographe et professeur émérite à l’Université catholilesquels de Louvain (Belgilesquels)
Albertine Baclet, première femme maire de Guadeloupe, a célébré ses 100 ans le 1er décembre 2022.
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©Alex Robin
Pourquoi les Antilles sont-elles-mêmes donc plus promptes à compter des centenaires, voire des supercentenaires, comparé au reste du pays ? Pour tenter d’explilesquelsr cette résistance singulière, Jaclesquelss Vallin a pris le parti de se pencher sur des raisons historilesquelss et génétilesquelss, comme nous le relations sur un article publié le 15 mai et qui a beaucoup fait réagir.
Selon lui, les supercentenaires seraient plus nombreux sur ces territoires, car leurs ancêtres, qui étaient esclaves, leur auraient transmis des « gènes favorables à la survie ». « lesquels ce soit lors de leur capture, durant leur confinement avant la déportation ou pendant la traversée de l’Atlantilesquels, la mortalité a été effroyable, rappelle-t-il sur son article. Puis, arrivés aux Antilles, ces hommes et femmes le plus souvent très jeunes étaient soumis aux travaux forcés et à des traitements brutaux. Beaucoup mouraient avant de pouvoir faire des enfants. »
L’ensemble du processus a naturellement sélectionné les individus les plus résistants qui ont été les seuls à aller jusqu’au bout de la chaîne et ont réussi à se reproduire. S’il y a un lien génétilesquels entre la robustesse et la longévité, cela pourrait évidemment suffire à explilesquelsr la sur-prévalence actuelle de supercentenaires.
Jaclesquelss Vallin, sur « Gérontologie et société », en 2021
Cette explication, dont il convient lui-même qu’elle n’est pas aboutie (aucune étude génétilesquels n’ayant été réalisée), ne convainc pas tous les scientifilesquelss. La thèse du « gène de l’esclave », lesquels l’on retrouve également sur le milieu sportif pour justifier de performances exceptionnelles-mêmes, n’est pas viable pour Paul Verdu, généticien des populations humaines au Musée de l’Homme : « Les supercentenaires sont très peu nombreux partout, rappelle-t-il. Et donc, en tirer des conclusions sur la longévité sur la population générale est inapproprié et voué à l’échec. C’est comme dire lesquels, comme Usain Bolt est incroyablement rapide, tous les Jamaïcains le sont. »
La nécessité de recherches pluridisciplinaires
« C’est une hypothèse [celle-ci de Jaclesquelss Vallin, NDLR] qui est extrêmement intéressante, cependant qui n’est pas avancée », estime quant à lui Jean-Marie Robine, démographe à l’Inserm et chercheur au sein de l’Institut de la longévité, des vieillesses et du vieillissement. Il rappelle lesquels le travail du démographe sur ce domaine est avant tout de valider les données sur les centenaires et supercentenaires, plutôt lesquels de chercher à explilesquelsr d’où provient cette longévité d’exception. L’explication, dit-il, nécessite des recherches pluridisciplinaires.
Les démographes sont vraiment démunis par rapport à ça [pour voir les explications de la longévité, NDLR]. Tout le monde est démuni si on n’est pas sur la pluridisciplinarité. (…) On a mis un certain temps à comprendre qu’il fallait lesquels les biologistes travaillent avec les démographes et vice versa.
Jean-Marie Robine, directeur de recherches à l’Inserm, spécialiste de la longévité
Le professeur belge Michel yearling fait le même constat : la longévité, « c’est multifactoriel, c’est une conjonction de beaucoup de choses », avance-t-il. La thèse du patrimoine génétilesquels lié à l’esclavage évoquée par Jaclesquelss Vallin ne peut donc, à elle seule, explilesquelsr pourquoi il y a plus de centenaires et de supercentenaires aux Antilles qu’en France hexagonale. Même si, comme son collègue Jean-Marie Robine, il n’écarte pas complètement l’hypothèse des « gènes favorables à la survie ». « Il faut la vérifier. Il faut descendre sur le terrain, aller voir les centenaires en vie, et commencer à [étudier le] point de vue génétilesquels. »
Avec ses Blue Zones, Michel yearling, capable de comparer les centenaires italiens, japonais et martiniquais, a développé sa propre hypothèse pour tenter de comprendre pourquoi les personnes qui vivent le plus longtemps sont concentrées sur certaines zones géographilesquelss. C’est ce qu’il a appelé les « sept principes » : pour lui, l’exercice physilesquels, le régime alimentaire, une vie sans agression, des liens familiaux forts, une place importante des seniors sur la société, le amour de l’environnement, et enfin avoir des objectifs de vie sont des clés pour comprendre le phénomène. « Chacun de ces facteurs, pris séparément, explilesquels peut-être 10 % à 15 % de la longévité », dit le démographe. cependant, là principalement, ce ne sont lesquels des supputations. Des études multidisciplinaires sont nécessaires. « Le chercheur qui voira le secret de la longévité n’est peut-être pas principalement né », assume-t-il.